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02/12/2009

442. le temps passe et le Manneken-Pis


Puisqu'il faut bien un dieu, de quoi croire, j'ai scruté les intestins du poulet. j'ai lu dans les entrailles du souvenir quelques parts ma fille. Plus loin mes lunettes, première étape à Saint Malo, bruit de vent dans les voiles. C'est ainsi qu'une photographie tombe dans l'eau et se mélange, tout se confond. Quand étais-je devant la maison du bonheur sans toi en bordure de mer? La musique sur la route, du rock, pendant. La fête qui sonne à nos portes. L'hiver déjà, où était cette rue, je ne m'en souviens plus. Alors les rues qui se mélangent sont toutes les mêmes sous la neige, les néons rendent les mêmes couleurs. Hier le ciel était bleu en pleine nuit. Je voyais quelque chose comme en plein jour sans savoir qu'est-ce que c'était.

Argile, masque de beauté et t-shirt Superman modifié personnellement. Toi qui dort, une peluche dans les mains, tes yeux fermés sur la couette. Souvenir.

Un crapaud sort doucement d'un jour d'été d'une bassine à ma soeur, elle lavait son fils dans le jardin quelque part. Il faisait beau. Le cochon-peluche, un délire. Je tire la gueule pour de vrai/pour de faux. Jimmy, Julie, les caraïbes ou ailleurs. Photo de carte postale, paradis, un palmier, la mer, odeur de la vanille et tes jambes bronzées qui grillent au soleil. Mon sourire sur ton visage et tes lèvres sur les miennes inlassablement. J'attends que l'hiver passe avec les chats de ma précédente location pour te montrer d'autres choses qu'il me tarde de te faire découvrir. Neveu, soeur, neveu dans les bras de ma soeur. Superman qui vire à l'obsession. Les murs de pierre sous le temps de merde, quelques ex pour symboliser le passé abouti. Un vide-grenier quelque part, ailleurs. Mes amis sous différentes formes. Mes frères d'armes dans une chambre close bien après minuit. Casquettes, couvre-chefs ridicules, tomahawk dans l'escalier. Murs de pierre encore sous le temps de merde. Quelques personnages dont moi le trouve magnifique ce temps qui vire à la tempête et emportera tout sur son chemin. La peinture de l'homo superior, ma rue qui sera toujours ma rue, la veste que je convoîtais passé un temps, Vue de certaines églises du nord et d'ailleurs, casquette sur ma tête et chemise kaki j'ai peur. Un couple pas encore séparé, des dessins oubliés dans un carnet comme si je les avais jeté. Mes cookies ratés. Ton sourire et tes baisers dans le creux de ma main. Un fantôme grenoblois me hante gentiment, mon frangin que j'ai essayé de faire sourire par trois fois avant ça ne le lasse, hey je suis pas mal sur les deux-là!

Veste en cuir marron on continue de prendre la poussière, le décor breton, le muguet du premier mai de cette année, les pavés et la plage tel que le disait Renaud. Du ciment sous les plaines paraphrasaient Noir Dez. Les immeubles malouins, la vue d'un autre chez moi, le petit singe qui rigole accoudé à mon étagère rigole quand on le chatouille, je le vois parler très clairement et je sens encore l'odeur de quelqu'un d'autre dessus, ces paroles qui parlent de sourire se moquent de moi, de l'ancien moi, celui que tu ne connaitras jamais. Je ne peux pas t'expliquer et je pense que tu ne le veux pas, l'ancien moi est juste à survoler, on l'oublie là dans un coin. il vaut mieux.

Les amis tournent la tête dans un coin, souvenir d'une journée alcoolisée. La belle-belle-soeur et la chienne Testicule. Les framboises et moi, un roman d'amour, un roman d'ennui que je n'ai pas su lire aussi dans la poche arrière gauche de mon pantalon beige Chevignon. Un gâteau arrive, je souffle les bougies et le noir s'installe dans la pièce. Tout disparaît d'un coup, il n'y a plus rien. On n'entend plus une voix, plus rien ne bouge. Voilà le néant. Et la lumière lentement se rallume. Je ne me souviens plus du nom de l'endroit et peu importe ce n'est pas le plus important. Appelons ça sommairement "cimetière des bateaux" et parmi les carcasses de ces lointains ancêtres aux pieds dans le sable puant je me sens revivre tout au fond. Tifenn court de droite à gauche en m'expliquant les navires marchands, les navires de pêches, les chalutiers qui sauvent la vie une fois de temps en temps. Il me dit que c'est par ce vieux navire fichu à l'eau qu'on a su me repêcher un jour de novembre. Je le crois sur paroles. Je veux encore nager, filer droit parmi ces bois morts qu'on a tagués pour la peine. Une croix semble tracée sur le sol une destination imaginaire. Un jour je prendrai le large. Le bateau à côté de moi est de mon avis, il veut se redresser, c'est un battant. Il n'est pas encore mort, on ne l'a pas encore complètement démoli. Il lui reste tout comme moi ces désirs de houle et du vent salé sur sa peau. Un jour je prendrai le large alors, sois-en sûre. Je ne vais pas changer d'avis.


Je referme alors l'album de photos.

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