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13/12/2009

429. la X


Douce Livia, vous me dîtes être en perte de vitesse. Je sais que vous en aimez un autre et n'osez rien avouer de vos sentiments (peut-être est-ce involontaire de votre part) mais je vous prie de m'en raconter plus encore de ces détails sentimentaux.
Qui plus est, je sais que vos pavés se trempent de l'eau de mer, il parait que la mer agitée est sublime à cette époque. Alors la houle revient tremblante, chutant par delà les remparts et s'en vient abreuver les caniveaux. Parfois elle tue, elle happe, elle avale, cette vague assassine. Vous ne savez plus ou on prend pied, pas le temps de courir qu'il vous faut déjà nager, pas le temps de nager que vous mourez...

Et puis on prend la mer pour plein de raisons différentes après tout, n'est-ce pas vrai que ce paysage agité de la mer qui gronde, qui gicle contre les remparts sous un ciel noir de jais est la destruction la plus belle de votre petit monde? Je sais qu'il faut encore ériger des remparts, bien plus hauts, bien plus forts. L'amour ne viendra pas et c'est tout. Si c'est ainsi que votre esprit sombre avec le bruit des vagues...

Douce Livia, laissez-moi vous dire au final qu'apprendre les règles de l'écriture reste simple. Une fois qu'on a compris le truc ça glisse tout seul. C'est vivre qui est difficile, et former des pensées propres à nous-même n'est que pure connerie. C'est impossible d'avoir des pensées personnelles. J'en reste persuadé et vous prie de croire à mes sincères salutations à vous et votre soeur que j'ai détruite un jour, mais ça je vous le raconterai ultérieurement, je n'ai que trop parlé dans le vent ces jours-ci.
P.S.: j'ai ajouté O. à nos conversations débiles, ça n'en sera que plus vrai, mais déjà j'enrage, j'aurai voulu la vie de mon cousin.

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