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18/12/2009

424. j'ai menti et je suis là


La fureur de vos poings me font tituber, ou alors c'est l'alcool. Le temps est sans dessus sans dessous. Venu d'en dessous ça dévore tout. On pointe du doigt s'il vous plaît. Le temps est imparfait, le paysage immaculé n'a rien de très charmant quand votre voiture glisse sur la neige. On comprend alors le tombeau dans lequel on roule, on ferme les yeux et on saisit sa chance à deux mains.

Ne plus attendre et ne plus devenir, juste rester comme avant.

Ne pas se plaindre que personne vient lire ici, c'est mieux ainsi.

L. est avec moi, je la berce, je la rassure. Non, nous ne tomberons pas dans ce gouffre. Laisse-moi ton âme en garantie j'ai déjà ton corps. J'ai posé une étiquette en prévision sur son doigt de pied. Il me reste plus qu'à attendre. Alors on court, on laisse en plan la voiture accidentée et tu trouves ça drôle mes cabrioles dans la nuit, entre les cendres de clopes qui tombent du ciel quand moi je râle sur mon paquet vide. Je glisse et tu tombes, boules de neige dans la gueule, je gagne toujours à ce petit jeu là.

Et la tournée des bars, il est quelle heure? On s'en fout de l'heure. De 17h à maintenant est-ce que c'est tard de suivre les happy hours dans le but de dormir dans un lit chaud en rentrant? Bachelet peut bien chanter en rond je m'en fous je ne l'écoute plus de la même manière que je n'écris plus mais que je pense. Chut, ne pas lire mes mots ils n'existent pas. Gaspard en conclusion me fait les yeux ronds. Attention; qu'il me prévient, mais c'est déjà trop tard. Déjà que mon épaule en sang me faisait mal maintenant c'est ma gueule qui me brûle, je ne comprends pas. Je me relève, le pied dans la gueule qu'on me fout. Ca dessoule il paraît mais ça déssoule de quoi, de qui? Je ne sais plus où se trouve mon monde, je sais qu'il faut lever les bras, se protéger, s'approcher en félin sans avoir peur. On m'a frappé quelque part, je frappe à mon tour, il tombe au sol.

"T'as dragué ma copine??" qu'il hurle en désespoir de cause.
Je reconnais Léopold dans la neige, couvert de sang. Je l'aurai relevé s'il ne voulait pas me cracher à la figure et me détruire comme le fait parfois l'Autre, la grande salope. Alors il faut être violent, lui sauter dessus avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. Le geste ça va plus vite que la pensée, on abat les poings et on se retrouve sur un mort en lambeaux qui fuit du sang de toute part. Gaspard se penche, éberlué sur le corps:

"je t'aurai bien aidé si je n'étais pas un fantôme, mon pote!"

Mais je m'en fous en fait, personne ne sait par quoi je suis passé, je garde ça pour moi, mon passé reste masqué pour bon nombre de citoyens. J'attrape la main de L. qui ne veut plus danser, qui ne veut plus boire. J'essaye de la rassurer, je lui dit que je vais la faire rire de mes figures improvisées, qu'on ira boire et chanter aux étoiles nos vies. Je lui apprendrai les planètes qui meurent dans le ciel, là où déjà il n'y a plus rien. Mais elle me lâche la main et s'enfuit loin de moi de bonne guerre. Me voilà seul avec mes fantômes et c'est très chouette. Même si eux ils boivent pas.

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